Zum Inhalt

La valorisation post-crise - la fin des promesses, l’heure des preuves

26.11.2025
Der Inhalt dieser Seite ist nicht auf Deutsch verfügbar

Ce modèle paraît aujourd'hui dépassé. La succession de chocs – sanitaires, géopolitiques, énergétiques, monétaires – a replacé la soutenabilité des flux, la maîtrise des risques spécifiques, et la crédibilité de la croissance au cœur des analyses.

Depuis 2023, le marché n'est plus guidé par l'euphorie, ni paralysé par la peur: il est devenu hautement sélectif.
Le multiple médian EV/EBITDA des mid-market européennes s'est stabilisé autour de 9.5%, mais les écarts de valorisation se creusent entre entreprises solides et profils plus fragiles qui subissent des décotes marquées.

Dans ce contexte, la valorisation n'est plus un exercice de projection optimiste. Elle tend à devenir une démonstration structurée de la crédibilité du modèle actuel — un langage alignant stratégie, performance et exigences du capital.

Encore faut-il savoir ce qui fonde cette crédibilité: non seulement les fondamentaux (cash, risque, croissance), mais aussi la capacité à les démontrer — de façon structurée, contextualisée et intégrée.

Les trois leviers du réalisme: cash, risque et croissance

  1. Le cash-flow, toujours central mais désormais mieux compris
    • Le cash-flow reste le socle de toute valorisation, mais la logique de volume a cédé la place à une exigence de qualité: visibilité, récurrence, origine.
    • Depuis 2023, les investisseurs exigent une lecture fine des flux: ils veulent comprendre ce qui les rend soutenables, résilients, pilotables.
    • Selon Houlihan Lokey (Q3 2025), les mid-market à cash récurrent obtiennent une prime de valorisation de 15 à 20%, à risque égal.
    • Cette prime est marquée dans les secteurs à revenus récurrents (santé, services B2B); à l'inverse, les modèles cycliques subissent une décote, même s'ils génèrent du cash.
    • Le cash-flow devient un critère distinctif de robustesse, plus qu'un simple agrégat de résultat. C'est un révélateur de maturité managériale, dans un marché où la croissance est moins lisible.
    • Mais la qualité du cash-flow ne se juge pas isolément: elle se lit à l'aune d'un coût du capital revalorisé et de risques désormais quantifiés.
  2. Le risque, d'hypothèse implicite à variable de pilotage
    • Avant 2020, le risque était souvent modélisé via des référentiels standards (secteurs, zones géographiques, tailles d'entreprise), dans un environnement de taux bas et de stabilité monétaire qui favorisait une approche relativement homogène.
    • Depuis les chocs successifs, une lecture plus différenciée semble s'imposer: les investisseurs attendent des WACC mieux contextualisés, reflétant la résilience perçue de chaque modèle.
    • D'après KPMG, le WACC moyen en zone euro (mid-market) est passé de 6,9% en 2019 à 8,5% en 2025, avec une fourchette qui s'est élargie de 5,2–8,2% à 5,2–10,4%. Ce glissement traduit une différenciation accrue des profils de risque, non seulement entre secteurs, mais aussi au sein d'un même secteur — en fonction de la structure, de la visibilité et de la gouvernance du modèle.
    • Depuis 2023, les grands groupes intègrent cette pluralité via des scénarios et stress tests. Les ETI modélisent de plus en plus des primes de risque spécifiques (géographiques, énergétiques, devises, ESG), notamment dans les secteurs régulés.
    • Les PME les plus structurées suivent cette dynamique, en particulier dans un contexte de transaction ou de levée. En revanche, les TPE restent souvent dans une approche perceptive mais peu quantifiée du risque, ce qui limite la crédibilité des projections — et donc la valorisation.
    • Le risque n'est plus une variable subie, ni un ajustement en fin de modèle: c'est devenu un critère actif de crédibilité, intégré dans les arbitrages, et visible dans les écarts de valorisation.
  3. La croissance, de promesse à capacité démontrée
    • Jusqu'à la fin des années 2010, la croissance projetée suffisait souvent à soutenir la valorisation: dans un environnement de capital abondant, un business plan ambitieux pouvait faire levier, dès lors que le modèle économique laissait entrevoir un potentiel crédible d'amélioration des marges ou de génération de cash.
    • Le cycle 2020–2022 a marqué un tournant. La hausse du coût du capital, l'inflation et la raréfaction des financements ont replacé une exigence de base: une croissance ne crée de valeur que si elle démontre sa rentabilité et son retour sur capital.
    • Depuis 2023, les critères d'analyse se sont déplacés: ce n'est plus l'intensité de la croissance qui prime, mais sa structure. Les investisseurs valorisent une croissance étayée: structurée, rentable et lisible.
    • Sur le segment mid-market, cette sélectivité s'est renforcée. Selon Argos (T3 2025), les entreprises combinant une croissance organique >5% et une marge EBITDA stable ou en progression se valorisent autour de 9x l'EBITDA — contre 7x ou moins pour les profils jugés moins lisibles. L'écart de valorisation s'est creusé, traduisant une attente accrue sur la qualité d'exécution.
    • En 2025, la croissance n'est plus une ambition à revendiquer mais une capacité à exécuter, démontrée par les faits. Ce qui soutient la valeur aujourd'hui, c'est l'alignement crédible entre stratégie, exécution et résultats, mesuré dans le temps.

Ces 3 leviers redéfinissent non seulement le contenu de la valorisation mais sa finalité même.

Lire la suite de l'article sur le site de l'Afges


Für den Inhalt dieses Artikels ist allein sein Verfasser verantwortlich - AFGES